Je me lève. Sa y est. Nous sommes le 17 janvier. Il y a vingt ans ma mère donnait la vie à un petit à garçon. A moi en l'occurrence. Et il y a cinq ans, ma sœur est morte. Je l'ai déjà dit je le
sais. Mais je ne peux pas m'empêcher de penser que c'est de ma faute. C'est complètement absurde j'en suis conscient mais... Mais si je continus à penser comme ça je vais être en retard. Et c'est
hors de question que je le sois! Je vais travailler toute la journée avec Miguel. Je suis content. Je vais pouvoir montrer à des personnes que j'ai un talent particulier. Je me dirige vers la
cuisine après avoir prit ma douche et m'être habillé.
- JOYEUX ANNIVERSAIRE COLOCATAIRE!
Je sourit tristement en me servant une tasse de café. Je déteste mon anniversaire mais Trent veux absolument que je m'amuse.
- Ne fait pas cette tête là! Ta sœur ne veux certainement pas que tu te fasses du mourrons pour elle. D'accord elle n'est plus là, mais toi tu es toujours ici et tu dois prendre le dessus.
- Trent je t'en pris tais toi.
- Non! Tu sais que j'ai raison. Je suis peut-être gay mais je ne suis pas idiot. Alors ce soir tu vas t'arranger pour sortir plus tôt de ton travail et venir avec moi dans une boite. Hétéro ne t'en
fait pas. Et tu vas me promettre de t'amuser.
- Désolé. Je m'amuse 364 jours dans l'année. Sauf ce jour ci. Je ne peux pas. Pardonne moi.
- Mais Matt...
- Je sais que c'est difficile à comprendre mais c'est tomber le jour de mon anniversaire. Si c'"tait tombé un autre jour quelconque cela aurait fait pareille. Alors aujourd'hui je penserais à
elle.
Trent me regarde tristement avant de déposer un bisous sur ma joue. Je lui sourit et m'installe sur la table. Mon portable vibre. Je sais que c'est Caro. Mais je ne répondrais pas. J'aime bien
déprimer parfois. Ça peut faire du bien. J'aime aussi pleurer mais sans personne. Tout seul. Je suis peut-être bizarre mais je suis comme ça.
Quelques minutes plus tard, je regarde ma montre. Il est temps que je partes. Trent me retient par le bras.
- Ne soi pas trop triste aujourd'hui. Même si tu as un sale caractère je t'aime beaucoup.
- Moi aussi Trent. Même si tu aimes porter du rose je t'aime beaucoup.
- Ne me charrie méchant.
Je l'enlace avant de prendre la porte. Trent est tout mon opposé. C'est peut-être pour cela qu'on s'entend si bien. Je m'arrête devant l'arrêt de bus, j'ai encore cinq minutes à attendre. Je
m'assois sur le banc attendant patiemment lorsqu'une voiture que je connais trop bien s'arrête devant moi.
- Pourquoi tu ne réponds pas à mes appels?
- Mon portable n'est pas allumé.
- Pas vrai! Aller monte.
Je soupire, Caro peut-être chiante parfois.
- Joyeux anniversaire.
- Mm...
- Ecoutes Matt tu
- Je sais! Je ne devrait pas m'en faire et blablabla. Trent me l'a déjà dit tout à l'heure. Mais est ce que je suis libre ou pas? J'ai le droit d'être triste non? Ma sœur est morte le jour de mon
anniversaire! Ma sœur... C'est le double de ma chair! c'est mon sang. C'est moi mais en féminin. Alors arrêter de dire que je ne devrait pas m'en faire okay? Je m'en fais si je veux!
Mes larmes coulent le long de mes joues. Je les essuies d'un revers de manche. Mais je ne veux pas pleurer tout de suite. Je sais que je pleurerais aujourd'hui mais pas maintenant. C'est encore
trop tôt. Caro me regarde dépitée. Apparemment je l'ai vexée. Tan pis pour elle, si elle ne comprend pas ce que je ressens c'est qu'on a plus rien à faire ensemble.
- Pardonne moi. Je ne pensais pas que tu souffrais à ce point. Je pense qu'au file des années tu oublierais.
- On ne peux pas oublier ces choses là.
- Je sais. Enfin je pensais que tu aurais moins de peine. Que tu te serais fais à cette idée.
- Me faire à l'idée que ma sœur est morte. Je ne peux pas.
- Matt. Je sais que tu es triste, déprimé tout ce que tu veux mais ne soi pas désagréable avec moi. Je suis là pour te réconforter et
- J'ai pas besoin de réconfort.
- Mais
- Je préfère prendre le bus.
Je sors de la voiture et retourne m'assoir sur le banc. Je n'aime pas me prendre la tête tout simplement. Je n'ai pas envie de me disputer aujourd'hui. J'aurais voulu prendre un jour de congé mais
je viens juste de commencer et cela paraitra bizarre même si c'est le jour de... Mon anniversaire.
Le bus me dépose devant la boite. Je descend de celui ci et entre dans la boite, prend l'ascenseur et me dirige vers l'atelier de Miguel où se trouve Dylan, Patricia et Miguel.
- Hé! Comment vas tu?
- Bien merci Miguel
dis je mollement
- Vous n'en avez pas l'air pourtant.
Je regarde Dylan, sans aucune expression dans les yeux et m'avance vers eux nochalent.
- Que dois je faire aujourd'hui?
- Dessiner tout ce qui vous passe par la tête.
J' hoches la tête positivement et m'attelle à ma nouvelle tache, avec peu de conviction. Je sais que je devrais être heureux, c'est vrai, j'ai toujours rêver de dessiner et de prouver au monde
entier de quoi je suis capable. Mais pas aujourd'hui. Je dois être triste et ne penser qu'à elle. C'est un devoir. Dylan et Patricia nous quittent.
- Je te souhaite un joyeux anniversaire.
- Merci Miguel.
- Je sais que ce jour t'es horrible pour toi mais, je vais te dire la même chose que tu m'as dites. Elle ne veux pas que tu sois triste de là ou elle est. Si je suis ton conseil alors suis le
mien.
Je regarde Miguel, une once de tristesse dans les yeux. Je veux pleurer mais je ne le ferais pas. Pas tout de suite. Je lui sourit tristement avant de reprendre mon dessin. Je dessine, j'adore
dessiner. J'ai toujours aimé d'ailleurs. La première fois que j'ai touché un crayon à papier et poser celui ci sur la feuille, c'était comme un déclique. Depuis, dés que j'ai le temps, je
dessine.
Une heure a passée, je dessine toujours. Miguel, quand à lui, accroche plusieurs bouts de tissus ensemble. Je l'entend parfois soupirer. L'inspiration ne lui vient donc vraiment plus. Ou juste très
rarement. Il s'arrête derrière moi.
- C'est vraiment... Magnifique.
- Je sais.
Dis je tristement
Miguel pose sa main sur mon omoplate. Je me tourne vers lui. Mes yeux sont remplient de larmes.
- Tu peux pleurer si tu veux. Tu en as le droit.
En entendant cette phrase j'éclate en sanglot. Miguel me regarde avec de la compation et me prend dans ses bras. Mes pleurs m'apaise, je me sens mieux. Mais j'ai toujours cette boule tout au fond
de moi. Je me sens terriblement coupable...
- Pau... Pauline aimait le rouge. Et aussi les robes. Elle en mettait souvent. Et un jour, elle m'a décrit la robe de ses rêves. Avec tous les détails qu'on puisse imaginer. Je lui ai promis qu'un
jour je la lui ferait. Mais elle est partie trop vite, je n'ai pas eu le temps de lui faire ce plaisir.
Je mit fin à notre étreinte. Miguel est vraiment d'un grand réconfort pour moi. C'est mon ami et je suis content que nous chemins se soient croisés. Je lui dit un bref merci avant de reprendre mon
dessin. Je dessine cette robe. Avec de longues manches, et un fil qui se noue derrière. Je connait tout ses moindres détails. Dylan entre dans l'atelier et regarde mon dessin.
- C'est vraiment très beau.
- Merci.
- Vous avez un sacré talent!
Je lui sourit brièvement. Il s'accoude contre le mur et plonge ses yeux dans les miens. Je me sens frémir. Cet homme est vraiment très envoutant.
- Bon. Alors Miguel tu sais ce qu'il te restes à faire non?
- Oui chef!
- Alors Matt, suivez moi. Vous allez m'aider à trier tous les dossiers de mon bureau.
Moi qui croyais que j'allais rester à dessiner toute la journée, j'avais tord. Mais je suis avant tout secrétaire. Je suis alors Dylan avant de sourire à Miguel qui me fait un clin d'œil. Nous
entrons dans son bureau.
- Alors, vous allez vous occuper de ce dossier d'accord?
fit il en me le montrant Vous regardez leur titres et ensuite les triez par date. Si il en a des trop vieux vous me faites
signe.
J'acquiesce et prend le dossier entre mes mains.
Les heures défilent, Dylan et moi sommes toujours en train de trier les dossiers. Cela n'est pas très passionnant mais ça change les idées. Mon ventre gargouille. Je déteste ce ventre. Toujours à
faire du bruit pendant un moment de silence.
- Vous avez faim?
- Non... Pas vraiment.
- Il est l'heure de manger de toute façon.
dit il en regardant sa montre
- Ah.
- Levez vous et aller manger. Nous reprendrons cela plus tard.
- D'accord.
Je sort de son bureau et me dirige vers l'assenceur qui ouvre déjà ses portes sur Eric. Je lui fait un signe de la main pour qu'il le retienne.
- Salut. Ça fait longtemps qu'on s'est vu!
- Mm.
- Ca va?
- Très bien!!
- Pourquoi tu t'énerves? J'ai fait quelque chose de mal?
- Pff et en plus il fait l'innocent.
Les portes s'ouvrirent et Eric me bouscule avant de sortir de l'engin. Je ne comprend plus rien. Pourtant je ne me souviens pas avoir fait quelque chose de déplacer envers lui. Je sort à mon tour
de l'assenceur et me dirige vers un fast food ou je prend une salade à emporter. Je m'en veux d'avoir agit de la sorte avec Caro. Je regrette maintenant mais je pense qu'elle me comprendra. Je
prend le sac où se trouve ma salade et me pose dans un parc où je la mange même si je n'ai pas très faim. après avoir manger, je me dirige vers un endroit que je connais trop bien. Là je peux
pleurer. Là je peux évacuer tout mes sentiments, toute cette peine, toute cette culpabilité. Mes larmes coulent le longs de mes joues, je ne peux plus les arrêter.
- Tu me manques tellement
dis je en caressant la pierre tombale en face de moi
Mes pleurs redoublent. L'émotion est trop forte. Je ne sais plus quoi faire pour qu'enfin je puisse dormir, vivre sans cette culpabilité qui me ronge de l'intérieure chaque jours. J'entends des pas
derrière moi. Je me retourne et voit ma mère aux coté de mon père. Tout deux tienne un bouquet de fleurs blanches. Ses fleurs préférées. Mes parents se plantent devant moi et m'affiche un regard
triste. Ma mère me fait un bisous sur le front tandis que mon père se contente de me caresser le dos. Ils déposent ensuite leur bouquet sur la tombe et nous partons vers un café.
- Ton travail te plait?
- Oui.
Répondis je simplement
- Ton patron ne t'en fais pas voir de toute les couleurs?
- Non. Il fait juste son métier.
- Matt,
fit ma mère en posant sa main sur la mienne Arrête d'être triste. C'est difficile pour toi autant que pour nous. Mais il faut être fort.
Je retire ma main brusquement. J'en ai marre d'entendre toujours les mêmes phrases. Et si je veux encore être triste quelques temps? Si je veux encore pleurer pour elle? Pourquoi m'empêche t-ils
tous d'être malheureux? Je sais, cela peux paraitre idiot, mais les pleurs et la tristesse j'en ai besoin. J'en ai besoin pour avancer dans la vie.
- Vous ne pouvez pas me comprendre. Cela ne sert à rien de parler à ce sujet. Je ne veux pas en parler de toute façon.
- Il le faut pourtant
souligne mon père
- J'en parlerais mais pas tout de suite!
Je me lève de la chaise, enlace mes parents et retourne à la boite. Je passe avant aux toilettes, je n'ai pas envie que tout le monde voit que j'ai pleurer. Je me passe un peu d'eau sur le visage
avant qu'Eric entre. Je ne le regarde pas. Visiblement il ne veux plus me parler.
- Comment t'as fait?
- Quoi?
- Comment t'as fait pour qu'il me rejete à ce point?
- De quoi tu parles?
- Ne fait pas l'innocent. Tu vois très bien de quoi je parle.
- Non.
- Dylan! Comment t'as fait pour qu'il ne veuille plus de moi?
- Hein?
- Dylan et moi sortions ensemble avant que tu n'arrives! Depuis... Il n'arrêtais pas de parler de toi et ne me touchais même plus!
Je dois comprendre quoi là?
- T'as utilisé ton corps pour l'attraper dans tes filets?
- Eric. Franchement je ne vois pas de quoi tu parles. J'ai rien fait à Monsieur. Birkenfield.
- Tu peux l'appeler par son prénom maintenant que je sais le genre de votre relation.
- Le ... Genre de notre... Relation?!
- Arrête! Arrête! T'es chiant à jouer le mec qui sais rien.
Enervé, je plaque Eric contre le mur. J'en ai marre qu'il parle pour ne rien dire.
- Maintenant tu vas me dire clairement ce que tu me reproches!
- Tu couches avec Dylan!
J'écarquille les yeux. Il vient de dire quoi là? Que je baise avec... Mon patron? Il est complètement fou. Je lache alors, Eric doucement.
- Tu... Tu couches pas avec lui?
- Non! J 'ignorais que... Toi et... Lui étaient... Trentenifié.
- Hein?
- Gay! Je... Je suis hétéro moi.
- Ah euh... Je, pardon. Désolé. Mais Dylan a rompu avec moi dés que tu es arrivé. Alors j'ai cru que toi et lui
- Non non non!
Dis je légèrement dégouté
Il me sourit avant de partir des toilettes. Ils sont tous gay dans cette boite ou quoi? J'espère que ca n'est pas contagieux. Je sort à mon tour des toilettes et me dirige vers le bureau de Dylan
qui est déjà là. Il me sourit. J'en ai presque mal au cœur. Je lui rend alors son sourire et retourne vers ces dossiers.
*
* *
Le soir est arrivé plutôt vite. après que nous avions finis de classer les dossiers, il m'a demander d'aller voir Miguel et de l'aider à faire quelques retouches. Je le fit avec plaisirs même si
mes pensées étaient toutes sauf joyeuse.
- Aller! T'es bien bosser!
Me fit Miguel souriant Mais maintenant vas t'amuser. Tes amis doivent t'attendre non?
- Ouais...
- Alors vas y. Vas t'amuser.
Je relève le visage vers Miguel qui me lance un regard de défis, je lui sourit timidement avant de partir de l'atelier. Mais je ne vais pas sortir de la boite, je ne vais pas aller faire la fête.
Je vais penser à elle. Je me dirige alors vers mon bureau. Je m'allonge sur mon sofa. Mes larmes coulent et je pleurs en silence. Si je fête mon anniversaire, cela voudra dire que je n'éprouve plus
de tristesse or j'en éprouve toujours. Et celle ci s'agrandit au fil des années qui passent. Cette culpabilité me pèse mais je ne peux pas m'en défaire, je n'y arrive pas.
- Matt? Que faites vous encore ici à cette heure?
J'essuie rapidement mes larmes et me lève brusquement en entendant la voix de Dylan.
- Je... J'avais besoin de réfléchir.
- Vous pleurez?
- Non.
Je baisse la tête, mes larmes coulent encore. Mais je ne veux pas pleurer devant lui. Alors je relève la tête et sourit.
- Ne me prenez pas pour un idiot Monsieur Knigley. Je vois bien que vous pleurer.
Il s'installe à côté de moi.
- Vous n'allez pas fêter votre anniversaire.
- Non.
- Pourquoi?
- Désolé mais ce ne sont pas vos affaires.
Je le sent se raidir mais il est trop curieux.
- C'est à cause de votre sœur?
- Comment vous le savez?!
- Ne vous énervez pas. Dans votre CV il y avait de marqué sœur décédée.
- Ah...
- Aller vous amusez.
- Je ne peux pas.
dis je en un sanglot
Dylan s'approche encore un peu de moi. Non mais il rêve lui, je me recule. Il soupire et passe son bras autour de mon coup et pose ma tête contre son omoplate. Ça fait bizarre mais j'ai besoin de
réconfort. Je pleur alors silencieusement dans le creux de l'épaule de mon patron.